Construire inclusif en 2030 : les futurs ingénieurs imaginent les métiers du bâtiment

Nos élèves innovent au Challenge Jeunes, Constructeurs, Visionnaires

Cinq élèves en 4ème année de formation ingénieur Environnement Bâtiment Energie ont participé au "Challenge Jeunes, Constructeurs, Visionnaires" organisé par le groupe de construction BTP Spie Batignolles et le magazine Usbek & Rica, le 4 février en ligne. Le challenge ? Construire inclusif en 2030 !

Ainsi, Bastien Daligaux, Alexandre Despierre, Léa Maitrejean, Mélanie Pierard et Rémi Velasco, encadrés par leur enseignant Benoit Stutz, ont travaillé en équipe pour innover et répondre à ces trois défis :

1. Quels sont les usages / pratiques / normes du BTP qui, selon eux, n'existeront plus en 2030... alors qu'aujourd'hui ils nous paraissent indéboulonnables ?

2. Décrivez un métier stratégique du BTP en 2030... qui n'existe pas encore

3. Dévoilez les 5 mesures chocs que vous prenez dès votre nomination à la tête d'une entreprise de BTP en 2030

Entretien avec Léa et Bastien, élèves ingénieurs Polytech

  • Pourquoi avez-vous participé à ce challenge ?Challenge Jeunes, Constructeurs, Visionnaires

« Pour confronter nos idées et nos visions de futurs ingénieurs aux avis de professionnels établis du BTP. Mais nous voulions aussi montrer nos préoccupations et nos ressentis vis-à-vis du monde du BTP. Nous savions aussi en participant à ce challenge que cela allait nous apporter de la visibilité auprès des entreprises.

C'est une opportunité qui ne se présente pas tous les jours ! Nous avons pu exposer nos réflexions à des professionnels et débattre avec eux. Ce n'est pas un excercice facile car cela nécessite une vision large et "futuriste", et il faut également savoir exprimer ses idées clairement. C'est une expérience qui nous prépare à nos futures carrières sur chantiers ou en bureau. De plus, ce challenge nous a permis de parler au nom de notre école, et aujourd'hui encore plus qu'auparavant, il est très important de se créer un réseau.

  • Comment avez-vous procédé pour relever le challenge ?

Nous avons commencé à réfléchir au sujet de l'inclusivité lors de nos cours de créativité, puis nous avons travaillé en équipe : encore un bon exercice pour apprendre à communiquer ! Nous avons proposé de casser les codes et les normes d'aujourd'hui pour construire différemment.

  • Qu'avez-vous proposé pour le défi n°1 ?

Challenge Jeunes, Constructeurs, VisionnairesNous avons fait la promotion de la technologie du BIM (Building Information Modeling ou modélisation des données du bâtiment) déjà très présent, mais aussi de la réalité virtuelle. Imaginez une maquette 3D identique en tout point au bâtiment qui sera construit. Identique jusque dans les moindres détails, des passages de câbles électriques à la plomberie en passant par les gaines de ventilations. Cela permettrait aux différents corps de métier de se coordonner parfaitement et de limiter fortement les mauvaises surprises sur le chantier.

En parallèle, les technologies d’impression 3D pourraient remplacer des métiers liés à la maçonnerie par exemple. De plus, des pratiques pourraient être amenées à évoluer dans la conception des bâtiments comme une utilisation plus raisonnée du béton et des méthodes de construction plus inclusives de l'environnement.

Nous avons par exemple imaginé d’éliminer au maximum l’isolation par l’intérieur pour faire place à l’isolation par l’extérieur. Ce procédé simple permet de couper quasiment tous les ponts thermiques responsables d’une grande partie des déperditions thermiques d’un bâtiment.

  • Quel nouveau métier pour le défi n°2 ?

Un médiateur chargé de l’inclusivité : il s’occuperait d’une partie de la gestion du chantier pour favoriser l’inclusion d’un plus grand nombre de personnes au monde un peu fermé du BTP. Cette personne recruterait et prendrait en charge de nouveaux salariés, par exemple elle accompagnerait une personne en situation de handicap et veillerait à sa bonne intégration sur les chantiers. Il serait un point d’appui aux équipes pour trouver des solutions concrètes et rapides pour faciliter la tâche des ouvriers. Ce métier pourrait être une extension ou un glissement des attentes d’un conducteur de travaux.

  • Et enfin quelles mesures chocs pour le défi n°3 ?

Challenge Jeunes, Constructeurs, Visionnaires► Nous créons des contacts humains dans le télétravail, avec des bureaux dispersés dans la ville ou dans le département, afin de rapprocher les employés de leurs domiciles sans les isoler. Nous pourrions même envisager un système comme dans "Star wars" où les réunions sont organisées avec un hologramme ou en réalité virtuelle.

► Nous incluons la transition énergétique : concevoir des bâtiments sans forcément installer la production en énergie renouvelable sur celui-ci, mais sur un bâtiment partenaire là où les conditions sont plus favorables.

► Nous favorisons l'utilisation de matériaux recyclés lors des phases de construction d’un bâtiment. Avec par exemple, un concasseur de gravats destiné à produire un mélange à béton recyclé au lieu d’en utiliser du neuf.

► Nous créons une obligation pour chaque nouvel ingénieur d’effectuer une période d’acclimatation avec les ouvriers avant de prendre ses fonctions, pour mieux appréhender son métier et la manière dont il va gérer ses équipes.

► Nous mettons en place des équipes de recherche en innovation que ce soit sur des outils informatiques, de nouveaux engins, techniques de travail.

  • Que vous a apporté cette expérience ?

Elle a été très enrichissante personnellement et professionnellement, de sa préparation à sa présentation. Elle nous a permis de nous mettre dans la peau d'un ingénieur recherchant une solution en équipe, puis de présenter cette solution, et enfin d'échanger avec des personnes ayant de l'expérience dans le domaine du BTP, mais aussi des ressources humaines. C'est grâce à ce genre de challenge qu'on apprend à réfléchir autrement, à prendre du recul et à "grandir". Il faut penser plus loin, pour réussir il faut toujours avoir un coup d'avance, plusieurs plans, etc. Nous avons développé des capacités de réflexion et d'expression, et nous avons enrichi notre réseau.»

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