Baptiste, champion de France ski alpinisme en sprint

Sportif de haut niveau, futur ingénieur et entrepreneur : c'est possible !

Baptiste Ellmenreich, rentre du championnat de France de ski alpinisme à Méribel des 9 et 10 janvier avec de belles médailles : champion de France U23 (et 3e en élite) sur l'épreuve de sprint, et vice champion de France U23 (et 12e élite) sur les épreuves individuelle et vertical race ! Souvenez-vous, Baptiste, élève en 4ème année de formation ingénieur, avait déjà performé en 2019 (lire l'article). Découvrons son parcours de sportif de haut niveau ces deux dernières années en France et à l'international, et son entreprise BE LIIGHT créée il y a 3 ans.

  • Comment avez vous vécu le championnat de France en janvier ? En quoi consiste l'épreuve du sprint ?

Baptiste Ellmenreich« Déjà, nous avions la chance de pouvoir courir en cette période de couvre feu. 2e U23 et 5e élite ces deux dernières années, j'avais dans la tête de le gagner dans ma catégorie (même si rien n'est jamais gagné d'avance), et pourquoi pas un podium élite pour couronner le tout. Le principe du sprint est simple, une boucle de 80 mètres de dénivelé, avec une partie plate, une autre en conversions, un portage, où l'on met les skis sur le sac, de nouveau des conversions, avant d'enlever les peaux de phoques des skis, puis d'attaquer la descente dans un tracé de géant, et finir par un mini skating. Ce parcours dure en moyenne 3-4 minutes, avec un premier passage chronométré qui sert de qualification pour les phases finales, puis des confrontations par 6 en quarts, demies et finale, avec éliminations à chaque phase. C'est l'épreuve la plus récente du ski alpinisme (une dizaine d'années), mais aussi la plus technique, tactique et spectaculaire.

J'ai géré les premiers tours un par un, avant de débuter la finale un peu entamé, en n'ayant pas tout à fait récupéré des tours d'avant. En donnant tout et en serrant les dents, j'ai rapidement pris la 3e position pour ne plus la quitter. Je ressors de ce week-end très heureux du travail qui paye, et des objectifs atteints, et avec les crocs pour les prochaines épreuves internationales.

  • Racontez-nous vos succès depuis 2019...

Dans la catégorie U23 depuis 2019, j'ai eu la chance de vivre de belles expériences. La première année dans la catégorie a été enrichissante avec mes 3 premières coupes du monde avec les élites, sans grands résultats et une 8e place U23 et 19e élite au sprint du championnat du monde, mais déjà une fierté d'y avoir été sélectionné. J'ai participé à ma première grande Pierra Menta avec mon coéquipier Eddy Bouvet, où nous prenions la 14e place.  Le meilleur moment de ma courte carrière arrivait en fin de saison, avec l'invitation de la fédération Chinoise, pour participer pendant 10 jours, à 2 courses à très haute altitude. Un sprint et une verticale à plus de 4500m d'altitude, partagé avec 5 autres étrangers et quelques coureurs Chinois. Côté résultat, je prenais la 2e place au sprint, mais je retiendrai surtout la découverte de cette autre culture et de personnes formidables. J'espère d'ailleurs y retourner cette année si les conditions sanitaires le permettent en mai-juin.Baptiste Ellmenreich

L'année dernière, pour ma 2e saison chez les U23, je reste un peu sur ma faim, du fait de la pandémie qui nous priva de la fin de saison. Elle avait très bien démarrée avec un titre de vice champion de France de sprint et 5e élite, suivi par une très belle 5e place U23 et 9e élite sur la première étape de coupe du Monde, à Aussois en France. Sur la 2e et dernière étape de coupe du monde, à Berchtesgaden en Allemagne, je termine à nouveau 5e U23 et 15e élite au sprint, ce qui me classa 10e élite au classement général de la coupe du monde sprint 2020.

Cette année, pour ma dernière saison chez les U23, j'ai à cœur de bien faire, notamment sur les championnats du Monde en Andorre fin février, qui reste l'objectif principal de la saison, dans les trois disciplines. La saison a de nouveau très bien démarré, avec un titre de champion de France U23 et 3e élite au sprint, ainsi que 2 titres de vice champion de France U23 en verticale race et course individuelle (12e élite pour les deux). Sur la première coupe du monde à Ponte di Legno, en Italie, en décembre dernier, je termine à une satisfaisante 4e place U23 et 18e élite au sprint, et 13e U23 sur la verticale race. Place maintenant à deux coupes du monde les deux prochains week-ends, à Verbier et à Flaine. Crédit photos : Paul Viard Gaudin

  • Comment se passent vos études d'ingénieur à distance ?

Mes études se déroulent très bien, j'ai la chance d'être tombé sur une équipe pédagogique très à l'écoute, qui me permet de réaliser une année en deux ans, et de consacrer ainsi beaucoup de temps au sport. Je suis un peu moins à l'aise pendant cette période de pandémie, je ne suis vraiment pas fan des cours à distance, je ne tiens pas en place longtemps derrière mon écran, mais je fais avec. J'ai surtout la chance d'avoir moitié moins de cours que mes camarades de classe, ce qui m'évite de passer la journée devant l'écran (ce dont je n'aurais pas été capable). Outre cet aménagement, j'ai aussi la possibilité d'être absent en cours et de déplacer les épreuves notées qui seraient mal placées dans mon calendrier sportif. Je suis très reconnaissant des droits accordés par Polytech aux sportifs de haut niveau, ceci permet d'être autant investi dans le sport qu'à l'école.

  • Des projets ?Be Liight

Côté sportif, j'ai pour projet de continuer le plus longtemps possible vers le très haut niveau, tant que le plaisir reste intact. Avec en ligne de mire les Jeux Olympiques 2026 si le ski alpinisme fait son entrée, et pourquoi pas vivre de ma passion.
Sinon côté projet professionnel, il est déjà bien entamé, je développe, fabrique et vends des lampes frontales depuis 3 ans, sous le nom BE LIIGHT, et je sors aujourd'hui des fixations de ski de randonnée brevetées, qui seront produites dans la vallée de l'Arve, donc espérons que ça marche assez pour me faire vivre ces prochaines années. Sinon la conception mécanique me plait énormément, l'électronique aussi, donc pourquoi pas associer les deux, en recherche et développement dans le domaine du sport ou de l'industrie. » Baptiste Ellmenreich

 

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